La répression est parfois une pratique qui se mange froide. Ne pas se faire arrêter durant une manif, une action, ne garantie pas que l’on a échappé complètement à la police et la justice. De nombreuses enquêtes et instructions ont été ouvertes dans ce mouvement. Elles peuvent concerner des faits extrêmement banals comme l’occupation d’un rond point ou d’un péage ou concerner des faits plus importants (incendie, association de malfaiteur…).
Pour faire avancer ces enquêtes et réussir à inculper des personnes les policiers ont généralement recours à des convocations. Bien sur ils peuvent aussi aller faire directement une descente avec de multiples perquisitions comme à Béziers pour l’incendie du péage il y a pas longtemps et dans ce cas les personnes sont directement placés en GAV (s’applique alors le traditionnel : NE RIEN DÉCLARER, NE RIEN SIGNER, REFUSER LA COMPARUTION IMMÉDIATE).
Pourquoi ne pas se rendre à une convocation :
-
Vous pouvez être convoqué : au commissariat, à la gendarmerie ou directement au tribunal, en tant que témoin ou suspect. Le statut sous lequel on est convoqué peut évoluer pendant la durée de l’enquête et donc pendant l’audition. La situation peut basculer très rapidement. Par exemple, on peut être convoqué comme simple témoin en recevant une lettre, se rendre au commissariat et se retrouver suspect au cours de l’audition (souvent à partir des déclarations que les gens font contre eux-mêmes ou les autres, genre une autre personne convoquée qui parle au lieu de se taire). Cette dernière se transforme en garde-à-vue et on se retrouve mis en cause dans une affaire sans y être préparé…
-
La plupart des convocations pendant un mouvement social sont liées à des enquêtes de police en cours. Le motif de la convocation est volontairement flou, la formule habituelle étant « une affaire vous concernant », motif qui peut n’être précisé que sur place, ou lors du placement en GAV. Cette stratégie policière entame le travail de déstabilisation : en laissant à la fois planer une forme de culpabilité et fait baisser la garde car c’est un rapport plus formel qui est établi (lettre, passage des flics, possibilité de changer la date…) par rapport au scénario de l’arrestation brutale, GAV, comparution immédiate…
-
Ne pas se rendre à la convocation (écrite) n’entraîne pas de poursuite en soit. un mandat d’arrêt peut être délivré par le procureur ou le juge d’instruction pour venir vous chercher. Ce n’est pas du tout systématique, mais c’est une possibilité.
-
Derrière la police et la justice il y a des hommes et une capacité d’action qui n’est pas illimitée. C’est une grande machine et il est possible de l’enrayer. C’est dans ce sens qu’une défense collective prend son sens. Nous devons faire en sorte de ralentir au maximum le travail de la police, partout et tout le temps. Si les flics sont obligés d’aller chercher tout le temps les personnes chez elles ils lâcheront l’affaire pour beaucoup et globalement cela leur prendra beaucoup de temps, temps qu’il ne passe pas à réprimer d’autres personnes…
Quelques infos concernant les convocations en audition libre
-
Vous devez recevoir la convocation par courrier, si vous y êtes « invité » par un appel des flics sur votre téléphone privé, demandez une trace écrite avant toute chose ou raccrochez. Si vous recevez un recommandé du ministère de la justice vous pouvez ne pas le signer.
-
Une audition libre n’est pas une garde à vue. Vous êtes « invité» à vous présenter au commissariat pour y être auditionné.e. Vous êtes censé.e être libre d’en sortir dès que vous le voulez mais bien souvent dans ce cas les flics finissent par vous placer en GAV…
-
Vous pouvez en théorie vous faire accompagner par un-e avocat-e et vous avez droit au silence, comme en garde à vue. En pratique les avocats refusent souvent de vous accompagner notamment au titre de l’aide juridictionnelle faute de rémunération correcte.
- Dernier conseil si vous faites le choix de vous y rendre : laissez votre téléphone à la maison pour éviter des pressions des flics qui chercheront à avoir accès à vos données…
Pour rappel, vous souhaitez participer au soutien contre la répression des GJ de la région toulousaine? Il existe une cagnotte solidaire en ligne, soutenue par la DC Toulouse, elle est ici: https://www.lepotcommun.fr/pot/wmc3vgj1