Bilan de la répression sur Toulouse #2

Voici la deuxième livraison de la Défense Collective Toulouse, qui effectue un bilan de la répression. Nous avons publié le premier bilan ici.

Une intiative a copier, propager, diffuser!!

Entre le 10 février et le 08 mars, on observe un tournant dans la stratégie judiciaire. Sur cette période, on dénombre encore une centaine de GJ interpellés et au moins une cinquantaine de personnes passée devant la justice (comparutions immédiates ou convocations à des audiences ultérieures). On observe, entre autres, et comme  déjà développé dans d’autres textes, la multiplication de perquisitions et d’accusations « d’association de malfaiteurs ». Continuer la lecture de « Bilan de la répression sur Toulouse #2 »

Bilan de la répression sur Toulouse #1

Nous relayons ici un texte paru sur le site de la Défense Collective de Toulouse. Dans la foulée, nous publierons aussi leur deuxième bilan. Cette initiative est a saluer, a diffuser et a reproduire. Tout ce qui participe a donner de l’intelligence collective au mouvement, contre la répression, pour la lutte, est pour nous à favoriser.
 

Dès le début du mouvement gilet jaune, on assiste à une forte vague de répression policière et judiciaire. A l’heure actuelle à Toulouse, plus de 200 personnes ont été placées en garde à vue, une centaine de personnes est passée devant la justice que ce soit par le biais des procédures de comparution immédiate ou de convocations à une audience ultérieure. Enfin, une trentaine de prisonniers GJ est incarcérée au centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses.

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Jusqu’où irons-nous ? Des propositions concrètes pour aller plus loin en gilet jaune

Partout des débats ont lieu, parfois houleux, sur les suites du mouvement. On regarde ce qui a marché mais aussi ce qu’il nous manque. Et c’est bien, c’est la preuve que nous sommes un mouvement qui vit, qui veut avancer et non rentrer dans le rang comme l’espèrent les politiques, les médias et les patrons.
Nous aurions tort de faire la fine bouche. Le nez dans nos gilets, on a du mal à se souvenir de nos vies d’avant ce 17 novembre. 3 mois en jaune et l’impression qu’on l’a toujours été. Cette sensation nous rappelle une évidence qu’on avait fini par oublier tellement le capitalisme nous a atomisés, individualisés : nous partageons, nous l’immense majorité, une condition sociale commune. Continuer la lecture de « Jusqu’où irons-nous ? Des propositions concrètes pour aller plus loin en gilet jaune »

Qui sont les nôtres ?

Depuis le début de ce mouvement, deux symboles se font une certaine concurrence sur les ronds-points. Le gilet jaune et le drapeau bleu blanc rouge. Bien sûr, beaucoup ne le diraient pas comme ça. Ils diraient que le drapeau est le symbole du peuple français, là où le gilet jaune est celui de la lutte et donc que les deux sont complémentaires. Et c’est vrai que dans les deux cas, il s’agit pour ceux qui les arborent de signes de ralliement autour de quelque chose de commun. Mais il y a plusieurs sortes de communautés.

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Gilets jaunes cherchent Unité

« Ah, tu te rappelles du 18 novembre ? Quand on était tous ensemble, minuit passé, sur les ronds-points autour du feu ? » Cette phrase, on l’entend de plus en plus souvent. La nostalgie est un sentiment qui apparaît lorsque l’on est pas tout à fait satisfait du temps présent et qu’on y répond en disant « c’était mieux avant ». Et ça, en vrai, c’est pas très GJ. D’habitude on lutte au présent. On décrit souvent les premiers temps du mouvement comme un moment d’unité sans pareille. Mais il faut bien dire une chose, l’unité qu’on regrette était une unité dynamique dans un mouvement raz-de-marée. Les limites qu’on pouvait déjà percevoir, en particulier l’incapacité du mouvement à aller plus loin que la rue, n’étaient que des limites à dépasser, des pas à franchir. Et on faisait peu de cas des quelques propositions politiciennes incapables de cristalliser un torrent de lave bien trop fort, qu’il s’agisse des mesures gouvernementales ou bien des tentatives de récupération. Cette unité tenait à partir de l’immense force collective que ce mouvement déployait mais elle n’a jamais été une unité finie et homogène. Sauf qu’effectivement, puisqu’on n’a pas réussi à faire de chaque jour un samedi, notre mouvement a perdu un peu de son onde de choc et l’heure est au doute et à la discussion. Comment on continue ? Comment on fait peur ? Comment on lâche rien ? Si une nouvelle temporalité s’impose aux GJ, elle est aussi accompagnée d’un besoin de clarification.

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Si vous avez râté la Saison 1 des GJ

Le 17 novembre, les gilets jaunes ont fait irruption sur la scène publique. Nous étions partout, depuis les ronds points jusqu’à Touche Pas à Mon Poste. Cela faisait un moment que le feu couvait sous la cendre et le réveil est à la hauteur. C’était l’heure de la fin de la résignation. Depuis, trois mois ont passé : Une saison des gilets jaunes s’achève.

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Loi anti-manifestants : des tribunes à la rue, nouveau stade dans la répression

On reproduit ce texte reçu du groupe ASAP de Rennes qui offre la meilleur analyse actuelle des lois répressives qui vont pleuvoir sur nos têtes dans la continuité des dernières décenies…

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Avec le mouvement des « gilets jaunes », comme avec tous les mouvements sociaux, ressurgit dans le discours politique et médiatique (qui se confondent toujours plus) le spectre des « casseurs ». Continuer la lecture de « Loi anti-manifestants : des tribunes à la rue, nouveau stade dans la répression »

Ce qu’il nous faut, c’est une bonne grève !

Nous sommes tous pour garder le panache des blocages de ronds-points des premiers jours. Sur ces blocages, on a découvert que beaucoup de gens vivaient la même chose que nous, les mêmes galères et mêmes certaines sur lesquelles on avait oublié de mettre des mots. On a aussi redécouvert nos villes et on s’est surpris à voir que nos allers-retours au boulot, nos discussions au magasin, nos échanges avec les collègues servaient maintenant d’informations pour une cartographie des points névralgiques à bloquer pour foutre la merde. Mais au bout de deux mois, nous sommes tous confrontés au même constat : on manque de gens, on manque de temps. Continuer la lecture de « Ce qu’il nous faut, c’est une bonne grève ! »

Face à la police, face à la justice : mur jaune !

En quelques semaines seulement, les pratiques d’autodéfense contre la police se sont répandues comme une traînée de poudre. Si ce n’était pas une évidence pour tous à l’origine, cela s’est imposé comme tel au fil des semaines pour une bonne partie du mouvement GJ : il s’agit de se protéger de la police. Elle entrave nos manifestations, débloque nos blocages, frappe, gaze, mutile. Aujourd’hui des techniques défensives et offensives pour tenir la rue ou les blocages malgré la présence des keufs se sont diffusées et généralisées. On vient avec des masques à gaz, des lunettes, on est prêts à renvoyer les lacrymos (tout en évitant les mutilations sur d’autres types de grenades), on monte des barricades … Bref, on ne se laisse pas faire, on lutte ! Les pratiques d’autodéfense à ce stade sont relativement collectives et solidaires et chacun apprend de jour en jour.

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Comme une plante grimpante. Jusqu’au ciel.

Notre mouvement s’est structuré comme une plante grimpante : solide sur ses appuis, pour gagner en hauteur et en largeur. Les tentatives d’imposer une direction, représentation, etc. se sont toutes ramassées et tant mieux, cela nous aurait fragilisé. C’est en partant des formes spontanées d’organisation que nous pouvons envisager une meilleure croissance de la lutte.

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On se bat pour tout le monde

On se bat pour tout le monde

« Mais quelles sont vos revendications ? » C’est toujours la première chose que les médias et les personnes hostiles au mouvement nous crachent au visage. A travers cette question barbante, ils ne nous demandent pas comment on s’est retrouvés dans la rue mais comment on pourrait la quitter. Et c’est pour ça qu’on se retrouve dans l’embarras. On ne veut pas la quitter cette rue qu’on a prise, ces ronds-points qu’on a habillés, cette force collective qu’on a trouvée. Nous savons que notre situation ne pourra pas s’améliorer avec quelques miettes, ce qui rend les choses complètement ingérables pour tout pouvoir. En plus, on a ce formidable réflexe de refuser la représentation, qui fait qu’ils n’ont aucune tête à acheter ou à couper pour mettre à mal le mouvement. Ils nous disent : « Vous en demandez trop ». Face à cette accusation d’amateurisme politicien, on aurait pu simplement leur dire merde. Négocier tue et les politiciens sont nos fossoyeurs.

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