Récit du blocage du péage Toulouse Nord (Courrier de GJ)

Nous nous crûmes 800 mais nous nous vîmes que 300 arrivé.e.s au point de rendez-vous. La magie de FB de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Mais 300 déterminé.es, prêt.e.s à utiliser tous les moyens en notre possession pour y parvenir. La procession prend rapidement l’allure d’un parcours de commandos. En passant, tout le monde récupère un pneu, une palette, déposée quelques temps avant par les camarades et on parvient à tout balancer sur le tarmac. On attend que tout le monde arrive et on prend la direction du péage. Objectif : lever les barrières et bloquer les camions pour asphyxier économiquement la métropole. La gendarmerie nous attend déjà mais elle ne tentera rien, juste s’assurer que l’occupation se déroule sans dégradation. En voyant une cinquantaine de voitures bleues arriver tout gyrophare allumé on se dit qu’on est en train de se faire nasser tranquilou et que le projet ne va pas s’éterniser. En fin de compte, les flics observent de loin, attendant que ça se passe, appuyés sur les bagnoles. Même l’hélicoptère de la gendarmerie viendra cramer son kerozène pendant une demi-heure avant de faire demi-tour. Pendant ce temps, la joyeuse troupe s’étale sur les deux pistes d’arrivée en provenance de Bordeaux. Des camarades arrivent de l’autoroute pour amener du matos de récup à balancer sur la piste : vieux congélateur, un frigo, des pneus de tracteur. L’autoroute est vite bloquée, les premiers camions arrivent et sont invités à se garer. Continuer la lecture de « Récit du blocage du péage Toulouse Nord (Courrier de GJ) »

La Defense Collective de Toulouse c’est quoi ?

Dans le mouvement qui agite Toulouse, la répression policière et judiciaire est massive et machinale. Semaine après semaine, le nombre de blessé·es et de peines lourdes ne cesse d’augmenter. Pourtant, semaine après semaine, nous revenons, toujours en nombre, toujours déterminé·es.
La Défense Collective (DC) de Toulouse se veut une arme contre la répression.
Elle se déploie sur tous les terrains où frappe celle-ci, via une série de pratiques.

Continuer la lecture de « La Defense Collective de Toulouse c’est quoi ? »

Toulouse : l’auto-organisation c’est cool mais c’est long !

Nous avons tous ressenti l’immense force que possède le mouvement. Un tel rapport de force n’avait plus été possible depuis des décennies. Et nous avons construit cela de manière horizontale. Personne ne l’a confisqué ou dirigé en sous-main. Ni syndicats, ni partis. Même les leaders auto-proclamés nous les avons tous refusés ! Que ce soit pour les prises de ronds-points, les blocages économiques ou les manifs du samedi, nous nous sommes organisés dans le mouvement, par le mouvement et pour le mouvement, avec toujours en perspective l’élargissement et le renforcement. Trois mois de lutte acharnée plus tard, nous constatons une certaine baisse de la fréquentation des lieux où l’on s’organise. Pourtant il règne un consensus : ancrer le mouvement dans la durée, défendre les espaces d’organisation que nous avons créés, tout en évitant la sclérose.

Continuer la lecture de « Toulouse : l’auto-organisation c’est cool mais c’est long ! »

A Avignon la révolte, c’est pas du théâtre !

Grâce aux Gilets Jaunes, la cité des papes connaît un moment inédit de son existence. Comme beaucoup de villes de taille moyenne, elle n’était habituée qu’aux défilés syndicaux traîne-savates mais, depuis le 17 novembre, la donne change. La taxe sur le diesel n’est plus qu’un lointain souvenir, car désormais ce qu’on veut c’est en finir avec la galère et la répression. Des centaines de personnes se révoltent contre la vie qui leur est imposée et passent à l’action. Les blocages de camions de marchandises et les opérations « péage gratuit » ont duré longtemps et reprennent sporadiquement, il y a eu aussi des blocages de plate-formes logistiques et de zones commerciales. En face les patrons ne sont pas tendre. Comme ce dirigeant d’entreprise de transport qui a recruté d’anciens légionnaires comme vigiles pour empêcher le blocage de sa boîte qui ravitaille les grandes surfaces. Le patron d’Auchan a lui tenté de monter les pauvres les uns contre les autres en faisant du chantage à l’emploi. Les petits commerçants ne valent pas mieux. Ils répètent en boucle qu’ils sont du côté des Gilets Jaunes, mais cela fait longtemps qu’ils sabotent la lutte en voulant dissuader de bloquer ou de manifester. Ils veulent nous faire pleurer sur leur tiroir-caisse car leur plus grande hantise est de devenir comme nous, des galériens, des smicards, des chômeurs ! Mais ils se font de plus en plus rares, car c’est bien les blocages économiques et le désordre provoqué par les manifs qui mettent à mal le gouvernement, et les Gilets Jaunes l’ont bien compris.
Cela a par exemple donné : le 1er décembre, la préfecture et la maison du préfet ont été attaquées ; le 8 des barricades sont montées dans le centre-ville pour résister à la police ; le 19 janvier de nouveaux affrontements ont eu lieux, commissariat et mairie sont pris d’assaut ; désormais les vitrines de banques se mettent même à voler joyeusement en éclats ! La dernière fois que le centre-ville d’Avignon a connu autant d’heures d’émeute c’était… durant la Révolution française. Aujourd’hui les « gueux » déchirent l’image vendue aux touristes d’une ville carte postale !
Mais le pouvoir est bien décidé à ne rien lâcher. Avec l’aide de sa police, de sa justice et des médias locaux, il tente de marginaliser et diviser les révoltés. Avignon compte déjà plus d’une dizaine de Gilets Jaunes condamnés à de la prison et de nombreux blessés. Alors pourquoi accepter l’appel au « dialogue » d’élus comme le député LREM Cesarini ? Ceux qui luttent n’ont rien à négocier, rien à discuter avec ceux qui représentent les exploiteurs et ceux qui ordonnent la répression. Nous n’avons pas de doléances, juste des exigences ! Mais pour nous libérer de nos chaînes, le rapport de force doit monter d’un cran. Cela passera notamment par la grève (et si les syndicats ne se réveillent pas, il faudra se passer d’eux). C’est le seul moyen de bloquer efficacement l’économie tout en nous donnant le temps de penser et de nous organiser sur une base égalitaire. Nous écrivons l’histoire, faisons en sorte que cela soit en notre faveur !

Boulogne sur Mer : plongée dans le mouvement des Gilets Jaunes

Nous reproduisons ici une partie du suivie hebdomadaire du mouvement à Boulogne sur Mer réalisé par le groupe/journal  « La mouette enragée« . Et nous invitons chacun et chacune à se rendre régulièrement sur ce très bon site et pourquoi pas réaliser des comptes rendus similaires de la situation par chez vous 😉


La marche des Gilets Jaunes du 9 Février :

« Le monde meilleur » ne se construira pas à coups

de commémorations patriotiques

Comme chacun le sait, un mouvement social ne suit que rarement un cours linéaire. Les chemins qu’il emprunte sont souvent tortueux et aux progrès notables qu’il réalise parfois, succèdent aussi des reculs spectaculaires. C’est à ce genre de rétropédalage auquel nous avons eu le sentiment d’assister ce samedi 9 Février 2019.

Continuer la lecture de « Boulogne sur Mer : plongée dans le mouvement des Gilets Jaunes »

Six questions pour savoir comment ça se passe chez vous les GJ !

Ce n’est pas toujours simple de partir de rien pour arriver à écrire un récit de lutte qu’on puisse partager au plus grand nombre. On a reçu beaucoup de propositions, avec de superbes points de vue sur la stratégie à adopter pour renforcer le mouvement et l’étendre. Mais le problème, c’est qu’il s’agissait souvent de tentatives d’analyse globale, parfois philosophique, de ce qu’on vivait actuellement. Nous, notre objectif, c’est de parler du concret, du déroulement des luttes, y compris internes aux mouvements, et que ça soit raconter à partir d’une situation de lutte. Continuer la lecture de « Six questions pour savoir comment ça se passe chez vous les GJ ! »

Lyon : un récit critique des AG-Usine à gaz

Des camarades nous ont fait parvenir ce petit récit critique concernant les AG Gilets Jaunes de Lyon qui parlera certainement à pas mal de gens. Son avantage, c’est d’expliciter tous les moments où les politicards, en herbe ou en pierre, font de cet espace commun d’organisation une simple caisse de résonnance de leur stratégie politicienne. Et c’est précisément contre ça qu’on doit se battre !

Continuer la lecture de « Lyon : un récit critique des AG-Usine à gaz »