« Aujourd’hui, une toute petite minorité prend en otage ceux qui manifestent… faire en sorte que nous puissions manifester (..) sans pour autant subir les brutes. Je parle bien de brutes, non pas de casseurs, qui considèrent que l’objectif, samedi après samedi est de briser des vies »
C. Castaner, le 29 janvier 2019,
parlant des gilets jaunes.
« A Paris, quelques dictateurs odieux, qui se sont emparés d’une multitude égarée, qui la tyrannise, qui la conduisent malgré elle au feu… »
A. Thiers, le 27 avril 1871,
parlant de la Commune de Paris.
A 150 ans d’écart, le discours du pouvoir divise toujours ceux qui protestent en deux camps. Les uns sont une petite proportion de délinquants : tous les autres sont des moutons égarés et « pris en otage » par la minorité violente.
Est-ce cela qu’ont vécu les communards en 1871 ? Est-ce cela que nous vivons aujourd’hui? Non. Il n’y a que des gilets jaunes divers dans leur manière de penser et leurs pratiques.
Ceux qui sont présentés comme « violents » s’en prennent à des agences bancaires ou des voitures de luxe. N’en déplaise à Castaner, aucune de ces choses n’est vivante. Ce n’est pas « la vie » qui est brisée, c’est la propriété des riches. Voilà le vrai scandale qui fait hurler tous les Castaners d’hier et d’aujourd’hui.
Quand aux affrontements avec la police, ils sont malheureusement encore en faveur de cette dernière. Le nombre de blessés et de mutilés montre que la première brute en France, c’est toujours l’État. Il serait bon que cela change un jour.
Si les policiers qui défendent un ordre social inégalitaire ne veulent plus être la cible d’une colère justifiée, ils peuvent toujours démissionner : promis, il ne leur sera alors fait aucun mal.