Notre utilisation des réseaux sociaux est à la fois une force et une faiblesse. Facebook nous permet de nous retrouver, de discuter, de se proposer des choses et surtout de diffuser nous-mêmes de l’information. Pourtant cet outil a bon nombre de limites que nous pouvons déjà observer et que les grandes révoltes des dernières années dans d’autres pays ont subi de plein fouet.
Déjà, disons que Facebook, comme toute entreprise capitaliste, n’est pas un allié. Facebook collabore avec la police, les entreprises et les gouvernements. Dans ce mouvement plusieurs personnes sont déjà passées en procès suite à ce qu’ils disaient dessus ou par rapport aux photos publiées qui les compromettaient. C’est une première chose absolument primordiale : ne rien dire de compromettant sur Facebook ! Les flics regardent de très près ce qui est fait/dit. Et tu peux changer autant de fois que tu veux ton pseudonyme, ce qui compte, c’est l’adresse de ta box internet « l’adresse IP » et elle est fixe.
Ensuite rappelons que Facebook n’a pas de sympathie pour le mouvement. Sûrement sur ordre du gouvernement, ou par acharnement personnel, on constate déjà que de nombreuses publications, pages, groupes, comptes, sont tout bonnement supprimés ou suspendus sans véritables raisons. Dans d’autres pays on a déjà vu Facebook supprimer intégralement tout ce qui faisait allusion à la révolte en cours !
Ça nous amène à la question globale d’internet. Lors des « printemps arabes », en Égypte notamment (ou encore au Cameroun en 2017), le pouvoir n’a pas hésité à carrément bloquer les réseaux sociaux, puis 80 % d’internet et même la téléphonie pour désorganiser le mouvement qui se structurait beaucoup grâce à lui. Tout est possible en terme de répression. S’il semble impossible de se passer complètement des réseaux sociaux pour le moment, nous devons garder à l’esprit que nous sommes forts et vivants car nous nous retrouvons sur le terrain. Voilà aussi pourquoi nous avons tenu à diffuser un journal papier qui ne va pas s’évaporer si on coupe internet mais qui est aussi un outil à partager en direct. Ou pour allumer un feu, après l’avoir lu & fait tourner ! Autour des ronds-points, en manif ou en assemblée, c’est dans ces moments que doivent se réfléchir et décider les stratégies et les suites !
PS : si vous tenez vraiment à continuer d’utiliser Facebook pour appeler à des évènements par exemple, nous publierons bientôt un kit sur le site jaune.noblogs.org pour détailler les démarches à suivre afin d’avoir un Facebook sécurisé & anonyme.